Quelles solutions pour préserver la santé mentale de nos collaborateurs ?

Écrit par

Antoine ERICHER

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Ces dernières années, la qualité de vie au travail est devenue un sujet central dans nos entreprises. Fruit d’un savant mélange entre conditions de travail et objectifs qui structurent l’entreprise, elle a pour conséquence directe la santé mentale de nos collaborateurs. Le dernier baromètre Alan et Harris de mai 2022 révèle qu’un salarié sur deux rencontre actuellement une difficulté psychologique, alors que seuls 7 % osent en parler à leur supérieur. Pour préserver la santé mentale de tous ainsi que les performances de l’entreprise, certaines actions peuvent être impulsées, autant du côté de l’employeur que par les collaborateurs.


Dans quel état sont nos collaborateurs ?

La crise sanitaire a entraîné sur l’entreprise de nombreux bouleversements auxquels tout le monde a dû s’adapter. Si certains collaborateurs ont passé ce cap avec agilité, les nouvelles habitudes de travail et l’augmentation des interactions digitalisées ne sont pas sans impact sur l’aspect mental des autres. Plus de 2 salariés sur 3 souffrent d’un manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et 68 % pointent un manque de considération de leur entreprise. Selon l’étude Malakoff Humanis de juillet 2022, 23 % des salariés de moins de 30 ans jugent négativement leur santé mentale. Parmi eux, 44 % l’imputent au contexte professionnel.

Comme le révélait en mars dernier l’Institut Sapiens, le coût du mal-être au travail s’élève à 13. 340 euros par collaborateur concerné et par an. Dans ce contexte, l’entreprise doit savoir s’adapter, surtout lorsque 85 % des salariés déclarent que l’amélioration de leur bien-être renforcerait leur fidélité à l’entreprise.


Agir sur la santé mentale en tant qu’employeur

Selon un sondage OpinionWay, les 3/4 des salariés du privé estiment que l’employeur est garant de la santé mentale de ses collaborateurs. Benoit Serre, DRH de L’Oréal France et Vice-président Délégué de l’ANDRH (Association Nationale des DRH) déclare dans l’éditorial du Baromètre Harris x Alan que « les entreprises doivent contribuer à réparer la société du travail. Même si les causes sont multiples et ne sont pas l’apanage du monde professionnel, elles ne peuvent non plus s’en exclure ». Pour B. Serre, même « si les employeurs ont évidemment développé des politiques engagées et crédibles de qualité de vie au travail […] les entreprises doivent prévenir la dégradation de l’état de santé mentale des individus ».

Quatre Français sur dix ont consulté un professionnel de santé pour une difficulté professionnelle. Un constat qui grimpe à 55 % chez les 18-24 ans. Pourtant, selon le sondage OpinionWay, 58 % des salariés interrogés ne communiqueraient pas à leur employeur une maladie mentale ou psychique. Pour quelle raison ne pas communiquer cet état à son employeur ? 73 % des sondés estiment que les managers de leur entreprise seraient gênés de l’apprendre. Pour rétablir un climat de santé optimale, les entreprises peuvent instaurer des solutions pour leurs collaborateurs :

  • Instaurer des campagnes de sensibilisation au bien-être mentaleen entreprise. Selon le baromètre Harris, ce sont 75 % des salariés qui sont favorables à cette solution.
  • Mettre à disposition des formations et des outils pour savoir comment réagir face aux difficultés psychologiques. Ce sont 72 % des collaborateurs qui s’y intéressent selon le baromètre.
  • Proposer des ateliers « bien-être » à ses collaborateurs : selon le sondage OpinionWay, 41 % des sondés se disent intéressés par des ateliers de sophrologie, de méditation, de sport ou encore de nutrition.

Prévenir avant de guérir

Si l’entreprise est garante de la santé mentale du collaborateur en posant un cadre clair, sain et favorable au développement de ses derniers, c’est aux collaborateurs d’être attentifs à son état mental et accepter de le partager avec son manager en cas de besoin. Se montrer transparent quant aux imprévus, aux situations complexes ou de son mal-être, permet de régler un problème au plus vite, limitant ainsi les répercussions mentales négatives sur celui qui les vit.

Parmi les facteurs de désengagement des salariés cité dans le baromètre Harris, la fatigue (66 %), le stress (55 %), et la perte de motivation (52 %) arrivent en tête. Quelques changements simples à mettre en œuvre peuvent ainsi être instaurés par les collaborateurs :


Ne pas hésiter à faire des pauses lorsqu’on en ressent le besoin

Au-delà de simplement souffler un coup, faire des pauses est d’ailleurs facteur de créativité. Dans notre épisode GOODVibes la docteure en Neuroscience Isabelle Simonetto nous parle de l’importance de ces Moment De Rien : « Chaque fois que nous mémorisons quelque chose, nous modifions notre cerveau. Et quand on ne fait rien, on va parcourir ce réseau et faire des liens que l’on n'a pas faits au moment où l’on a acquis l’information. »


Réorganiser son temps de travail

Hiérarchiser ses tâches influe sur la productivité mais aussi sur le niveau de stress. De nombreuses techniques peuvent être mises en place en fonction de vos préférences organisationnelles. S’inspirer de la matrice d’Eisenhower qui décompose votre To-do List en fonctions des tâches urgentes et importantes/urgentes et pas importantes/pas urgentes et importantes/pas urgentes et pas importantes en est une.


Reconnaître ses limites

Accepter que l’on ne puisse pas tout réaliser. L’un des facteurs menant au burn-out d’un collaborateur est lorsque ce dernier est en injonction contradictoire avec ce qu’on lui demande et les moyens dont il dispose pour le réaliser (équipe, temps, compétences, budget…). « En disant de plus en plus « oui » à l’autre, on se dit de plus en plus « non » à soi, donc on va se mettre de plus en plus en retrait » pense Dominique Bellos, invitée pour l’épisode « Savoir dire non » de GOODVibes. Pour l’ancienne DRH de Hutchison, « ça peut aller jusqu’au mépris de soi, puisqu’on est toujours amené à exister pour l’autre et pas pour soi ».

Alors que la santé morale des salariés est mise à rude épreuve, chacun a intérêt à rester vigilant : les entreprises en posant un cadre sain, des objectifs clairs et réalisables et chacun d’entre nous en pilotant de l'intérieur son énergie.

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