Impacter la société : investir l’entreprise d’une mission

Écrit par

Antoine ERICHER

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Les démarches RSE prennent progressivement racine dans notre société. Les attentes de chacun ont changé, tant sur nos modes de consommation que dans nos manières de travailler. Notre vision de l’entreprise évolue et la question de sa responsabilité ne cesse de se poser. Et pour preuve : en un an, le nombre de sociétés à mission dans l’Hexagone à plus que doublé, passant de 207 à plus de 500. 

Le philosophe Emil Cioran écrit « Si l’on ne se sent pas investi d’une mission, exister est difficile ; agir est impossible ». Et si cette citation semble tout droit sortie des meilleurs films de super-héros, elle entre toujours plus dans la conscience des collaborateurs. Coup d’œil sur les façons de partager la mission au sein de l’entreprise.

C’est quoi une société à mission ?

Les entreprises sont-elles régies par la seule volonté de rentabilité ou peuvent-elles en plus avoir un impact sur la société ? C’est la question majeure des débats publics actuels sur les entreprises. Et c’est dans cette optique que la loi Pacte de 2019 met en place le nouveau statut de société à mission. Ce dernier met en avant les entreprises qui vont au-delà de leurs recherches de bénéfice pour mettre en pratique leurs engagements sociétaux et/ou environnementaux. 

Que ce soit des start-ups à impact positif ou de grands groupes comme La Maïf , la Camif ou Yves Rocher, de nombreuses entités souhaitent donner un sens sociétal à leur projet. Alors pour acquérir ce statut tant convoité, quelques conditions doivent être réunies :

  • Adopter une raison-d’être à dimension sociétale : comme les actes sont plus éloquents que la parole, la raison-d’être s’accompagne d’objectifs concrets pour son accomplissement et d’indicateurs de suivi de leur performance.
  • Modifier le statut juridique de l’entreprise : l’idée est d’inscrire dans la feuille de route stratégique de l’entreprise des engagements sociétaux et donc d’en accepter l'impact budgétaire sur son résultat.
  • Suivre les indicateurs de performance choisis. Cette condition permet de s’assurer de l’impact réel de l’entreprise sur l’environnement et/ou la société. La raison d’être et sa réalisation sont contrôlées par un comité de mission au sein de la société ainsi que par un organisme tiers indépendant.

Président de la communauté des entreprises à mission et PDG de la CAMIF, Emery Jacquillat confie au micro de notre magazine GOODVibes « Quand en 2017 nous mettons dans nos statuts ‘’Faire de l’économie circulaire notre standard’’, ça nous oblige à revoir les 21 000 références de notre catalogue produit pour voir comment on peut faire davantage d’économie circulaire, d’où viennent les composants…»

Quels impacts pour les collaborateurs ?

Aujourd’hui, la volonté des collaborateurs de s’engager sur des sujets sociaux ou environnementaux est forte. 70% des collaborateurs souhaitent s’impliquer davantage dans la RSE et 58% des collaborateurs l’estiment comme critère important dans leur recherche d’entreprise. En ayant la possibilité de plus s’investir comme acteur du changement, l’impact est positif sur la productivité ainsi que sur la qualité de vie au travail des collaborateurs. 


Pour l’entreprise aussi, cela peut avoir un effet positif. Alors que plus d’un salarié sur deux déclare ne pas vouloir travailler pour une entreprise qui n’a pas d’engagement social ou environnemental fort, une société a mission peut attirer de nouveaux talents, y compris parmi les Millénials (18-35 ans). Par ailleurs, des engagements environnementaux et sociaux reconnus se traduisent souvent par une meilleure image de marque employeur.

Comment communiquer sur le sujet en interne ?


Créer une société à mission nécessite l’adhésion des collaborateurs à cette mission. Selon l’étude CEGOS, 72% des collaborateurs souhaitent être davantage associés aux réflexions RSE de leur organisation. Un paramètre incontournable est donc de parvenir à embarquer ses équipes dans le même bateau. À la CAMIF, « La première chose que l’on a faite, c’est que durant 3 jours, ont a réuni des collaborateurs, une centaine de consommateurs, des experts en économie circulaire, une matériautèque » a déclaré Emery Jacquillat. « Tous travaillent en atelier créatif. Parfois des concurrents entre eux s’associent pour répondre à notre cahier des charges exigeant ». 

Pour mobiliser au mieux les acteurs de la société, il apparaît nécessaire de penser les stratégies managériales afin que chaque collaborateur comprenne l’importance de la raison-d’être et puisse agir en fonction de sa mission. Bien qu’il n’y ait pas de modèle managérial type pour les entreprises à missions, plusieurs concepts basés sur le triptyque confiance - autonomie - responsabilité, s’y prêtent.

La communication interne tient un rôle important dans la mobilisation et la motivation des collaborateurs. Ses enjeux sont multiples puisqu’une communication interne efficace permet de fédérer chaque salarié autour de valeurs et de projets communs, créant ou renforçant le sentiment d’appartenance. Communiquer en interne, c’est aussi donner le même niveau d’information à tous ses collaborateurs. Cette transparence de l’entreprise permet d’instaurer un climat de confiance, renforce l’implication et le dialogue au sein de l’organisation.

Newsletter interne, Réseau social collaboratif ou encore notre magazine vidéo GOODVibes. Les outils de communication interne sont variés ! Le tout est d’identifier celui qui se prête au message que l’on souhaite faire passer.

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